Maisons Domaine Abbadia - architecture
Les constructions que l'on découvre aujourd'hui sur le Domaine d'Abbadia sont les ultimes vestiges d'un mode de vie rural révolu. Les fermes (Larretxea, Nekatoenea, Katalinkoenea et Asporotsttipi) figurent sur les cartes anciennes. [photo (c) CPIE Littoral basque]
Au XIXe siècle cependant, elles ne sont pas des maisons au sens basque du mot, c'est-à-dire des etxe où vivaient des maîtres de maison propriétaires terriens, mais des métairies ou de simples fermes dans lesquelles logeaient et travaillaient des paysans.au service d'un maître, Antoine d'Abbadie. Autrefois ces maisons vivaient en autarcie et produisaient tout ce qui était nécessaire à la subsistance des familles, tout en devant fournir une partie de leur production à leur maître.
L'architecture de ces constructions est guidée par des considérations pratiques en fonction des besoins élémentaires des paysans de jadis: s'abriter contre les intempéries, s'ouvrir à la lumière solaire, protéger hommes, animaux, récoltes et outils sous un même toit. Les maisons situées sur le Domaine d'Abbadia et plus généralement sur la Corniche basque respectent la volumétrie et l'orientation des maisons traditionnelles du Labourd. Il s'agit toujours d'une maison bloc, la plupart du temps sans fondations, tournant le dos aux vents dominants et à la pluie. Les façades sont plutôt dirigées vers l'Est, c'est-à-dire vers la lumière du jour. Les matériaux utilisés sont le bois pour les charpentes et parfois l'ossature, les murs utilisent la pierre venant du milieu proche (falaises de flysch). La tuile couvre le toit et un badigeon de chaux éclaire les façades tout en permettant une désinfection. L'intérieur aujourd'hui complètement modifié a perdu son plan original qui s'articulait autour d'un espace central (ezkaratza) servant à la fois d'espace de rangement et de passage pour desservir cuisine, étable et grange, tandis qu'à l'étage se trouvaient les chambres. Cette architecture humble parfaitement adaptée au climat et au relief du pays, est donc en adéquation avec le mode d'exploitation agro-pastoral traditionnel, et permet d'investir l'espace, jusqu'à tutoyer les falaises... Les considérations esthétiques ne sont pas de mise dans cet art de bâtir. Rien n'est gratuit dans l'architecture traditionnelle, tout a un rôle et une utilité. Ici, la devise d'Antoine d'Abbadie s'applique pleinement: "plus être que paraître"...
Source: Découverte de la Corniche Basque/CPIE Littoral Basque.- 2014, 228 p.. - ISBN 978-2-9532907-3-8
Voir aussi: l'Inventaire du patrimoine entrepris par la Communauté d'Agglomération Pays Basque








